L’Egypte est riche en trésor et en musée à commercialiser

Test Acount Test Acount Dimanche 01 Avril 2018-14:42:39 Dossier
L’Egypte est riche en trésor et en musée à commercialiser
L’Egypte est riche en trésor et en musée à commercialiser

Souriante et très positive, Nadia Ahmed Kamel est la directrice du musée Gamal Abdel-Nasser à Manchia dans le quartier de Héliopolis. Un métier qu’elle fait avec beaucoup de passion. L’univers des musées la fascine et fait d’elle une figure de proue dans ce monde. Ce qui la préoccupe c’est comment gérer son musée de manière moderne et efficace. Pour elle, les musées sont un monde qui devrait davantage commercialiser et exploiter pour diffuser la vraie âme d’Egypte. Arrivée en fin d’après-midi au Progrès Egyptien, Nadia Ahmed Kamela surtout exprimé sa joie de se retrouver dans un journal égyptien d’expression francophone, notamment dans la maison de presse «Al-Gomhouriya» qui a été bâtie sous le parrainage des deux anciens présidents d’Egypte :Gamal Abdel-Nasser et Anwar Al-Sadate.

Interview par  Chaïmaa Abdel-Ilah

                   Et  Dr NesrineChoucri

 

Salon du Progrès : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Nadia Kamel : Je m’appelle Nadia Ahmed Kamel, je suis la directrice du musée « Gamal Abdel-Nasser ». J’ai fait mes études à la faculté des Antiquités et je travaille pour le secteur des Arts plastiques. Mon domaine de spécialisation c’est les musées. J’ai déjà obtenu 5 diplômes d’études supérieures. Et, maintenant, je prépare un master dans le domaine de l’enfance. J’ai commencé mes études supérieures en me focalisant sur le domaine des musées, puis, j’ai fait des études dans le domaine de l’enfance pour des raisons. En effet, j’ai commencé ces études en raison de mes débuts. J’ai commencé à travailler au musée de mosaïque. Là-bas, j’ai été nommée en tant que guide, nous recevions beaucoup d’enfants et d’écoles, il fallait donc être capable de leur présenter les informations de manière ludique. Les enfants sont un public très intelligent qu’il faut convaincre. En général, leurs questions sont simples et intelligentes.

S.D.P : Comment avez-vous été alors nommée directrice du musée « Gamal Abdel-Nasser » ?

N.K : Je vais vous dire quelque chose, je n’ai jamais imaginé que je vais quitter le musée « Gamal Abdel-Nasser ». A l’Université du Caire, un de mes chers professeurs nous avait demandé de présenter des recherches sur plusieurs domaines. Des recherches centrées principalement sur des matières qu’on utilise souvent à l’instar de l’ivoire, des métaux, du tissage et de la mosaïque. Je m’étais opposée à l’idée parce que j’avais pensé que c’est trop de recherches.

Mais, lorsque je suis allée au musée de mosaïque, j’ai vu pour la première fois des morceaux de mosaïque que je pouvais toucher. Dès que je les ai touchés, mon corps a vibré. J’étais en émoi et j’étais tombée amoureuse de la mosaïque. Pour cette raison, je n’ai jamais imaginé que je quitterai ce musée et j’étais très contente là-bas. Puis, le temps file et on change. Pour des raisons professionnelles et personnelles, j’ai dû faire le choix de partir et je voulais travailler au musée Gamal Abdel-Nasser en tant que guide. Il y avait bien sûr la peur et la crainte de quitter un musée vivant comme le musée de la mosaïque et de me diriger vers un grand musée national.

Au début, quand je suis allée au musée Nasser, je n’ai rien senti envers le lieu. Je me suis dit : «C’est un grand espace à meubler». On m’a ensuite proposé au poste de direction du musée et c’est à partir du moment que le musée a été meublé et qu’il a été préparé à l’inauguration, mes sentiments ont beaucoup changé. Je me sentie très attachée à ce lieu. Et c’était le début pour moi.

S.D.P : Pensez-vous que nous avons besoin de déployer davantage d’efforts pour mettre en lumière la valeur des musées égyptiens et pour hausser l’éveil des citoyens quant à leur importance ?

N.K : En Egypte, il y a vraiment beaucoup de musées c’est une vraie richesse. Il y a deux types de musées : les musées spécialisés et les musées nationaux. Malheureusement, parfois, les musées nationaux n’ont pas de visiteurs. Quand j’ai pensé à aller au musée Nasser, j’y allais à titre de guide. Et, je craignais un manque de visiteurs. Je suis une personne active et j’aime beaucoup l’interaction avec le public. Mais, tant qu’il y a des activités qui sont tenues, je suis sûre que nous pouvons attirer davantage de visiteurs. J’ai ouvert des contacts avec des universités et des écoles pour garantir que le musée continue à attirer le plus grand nombre de personnes.

Pour ma part, j’essaye de créer des contacts avec des associations ou encore des écoles pour impliquer un grand public dans ce domaine. Nous avons besoin d’effectuer plus d’efforts pour les commercialiser auprès des Egyptiens et des étrangers.

En effet, une fois, j’avais fait une intervention à la radio et j’ai été surprise de voir qu’une personne m’a appelée au musée pour me remercier. Il m’a ensuite mis en contact avec un réseau de foyers pour des enfants orphelins «Dar Al-Hassanat» qui ont visité notre musée.

S.D.P : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que femme dans un poste de direction ?

N.K : Quand on travaille guide, on n’est responsable que de notre travail. Rien d’autres. Mais, maintenant, je suis responsable de toute l’équipe qui travaille avec moi. J’ai un petit personnel. Certains veulent travailler, d’autres non. Et, je n’ai pas de secrétariat pour m’aider, je dois alors travailler avec les outils dont je dispose. Parfois, je dois moi-même tout faire.

Ce poste m’a aussi appris qu’il faut prendre en considération le côté humain dans la vie des employés. Evidemment, il faut le faire dans le cadre du respect du système de travail. Pour assumer ma responsabilité sans failles, je n’ai pas pris de jours de congés depuis ma nomination au poste de directrice de musée. Je ne me suis absentée que quatre jours lorsque ma mère s’est fait opérée.

S.D.P : Votre poste au musée « Nasser » vous a certainement permis de rencontrer beaucoup de personnalités importantes ?

N.K : Evidemment, j’ai eu la chance de rencontrer le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors de l’inauguration du musée. C’était une rencontre importante pour moi. De même que j’ai eu la chance de rencontrer son épouse MmeIntessar Al-Sissi ainsi qu’une pléiade de responsables et de ministres.

Mais, aussi, j’ai eu la chance de bien connaître la famille du grand leader Gamal Abdel-Nasser, notamment son fils Abdel-Hakim Abdel-Nasser et sa fille Dr Hoda. Parmi tant d’autres, j’ai de même eu l’occasion de voir l’ancien premier ministre Dr EssamChraf. J’apprécie beaucoup cet homme et je le respecte énormément. J’ai de même rencontré le journaliste Gamal Nkrumah et sa sœur Samia Nkrumah. Il travaille au journal Al-Ahram. Je l’ai reconnu sans même le connaître. Il était venu pour visionner un film baptisé «Nasser, hier, aujourd’hui et demain» réalisé par le numéro 1 des films documentaires au Moyen-Orient, le grandissime Ahmed Fouad Darwich. Je me suis dit c’est certainement Nkrumah parce qu’il portait un costume africain.

J’ai eu également l’occasion de faire la connaissance d’EssamSafieddine, le cheikh des architectes égyptiens et l’un de ses disciples. J’ai de même fait la connaissance d’une pléiade de poètes et d’hommes de lettres de plusieurs pays arabes.

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